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    Alerte

    Enregistrement de cas de Méningite

    Nous signalons que depuis le début de l’année (janvier 2015) à ce jour, nous enregistrons une augmentation du nombre de cas (10 cas) de méningites purulentes à Neisseria meningitidis, dans différentes régions de l’algérois : Beni-Messous, Hussein Dey, Zéralda et Bologhine. Toutes les souches isolées sont confirmées de sérogroupe B (8) et W(2). Une détermination des séquences type (MLST) est en cours pour voir le lien clonal entre ces cas. Comparativement à ce qui est rapporté habituellement ce nombre de cas nous paraît important pour cette courte période. Rappelons que cette année a été particulièrement marquée par une augmentation du nombre de cas de grippe, sachant que les associations temporelles entre infections grippales et celles à méningocoques sont décrites dans plusieurs pays, ceci est lié à des facteurs physiopathologiques.
    Aussi, nous appelons les microbiologistes, infectiologues, réanimateurs et pédiatres à doubler de vigilance, en raison du potentiel épidémique du méningocoque.
    Toute souche de méningocoque isolée devra être adressée à l’Institut Pasteur pour un suivi épidémiologique des cas. Par ailleurs, tout LCR à culture négative, et devant une forte suspicion de méningite bactérienne communautaire, sera adressée également pour PCR.

    Ci-joint les fiches techniques de prélèvements et de renseignements....ici
    Pour toute information complémentaire appeler le 023 36 75 36.

    Enregistrement de cas de Coqueluche

    Nous signalons l’enregistrement de cas de coqueluche dans plusieurs régions du pays à Alger, Blida, Tizi-Ouzou, Bejaia, Oran, Médéa, Adrar entre la période 2012-2013.

    Les patients étaient pour la majorité des cas âgés de moins de six mois.

    Tous étaient non ou incomplètement vaccinés. Les contaminateurs identifiés étaient tous des adultes de l’entourage de l’enfant.

    Des cas de coqueluche ont été également diagnostiqués chez des adultes présentant une toux chronique (évoluant depuis plus de 1 mois).

    Les cas ont été confirmés par PCR en temps réel et/ou sérologie à l’Institut Pasteur d’Algérie.

    Le diagnostic biologique de la coqueluche est indispensable pour une meilleure prise en charge des patients et pour permettre la surveillance de la maladie.

    Recrudescence des cas de coqueluche dans l’Oranie

    Nous signalons l’apparition de cas de coqueluche à Oran dans un contexte épidémique durant la période s’étalant de juillet à septembre 2012.

    Les patients atteints hospitalisés au service de pneumologie d’un EHS pédiatrique d’Oran, étaient pour la majorité des cas âgés de moins de six mois. Tous étaient non ou incomplètement vaccinés. Les contaminateurs identifiés dans la plupart des cas étaient tous des adultes de l’entourage de l’enfant.

    La confirmation au laboratoire s’est effectuée par PCR en temps réel à partir des aspirations nasopharyngées et/ou des écouvillonnages nasopharyngés reçus à l’Institut Pasteur d’Algérie alors que la culture a été négative pour tous les cas. La sérologie a permis de poser le diagnostic indirect chez les contaminateurs (sujets n’ayant pas été vaccinés pendant au moins un an) avec PCR négative.

    Des cas isolés de coqueluche ont été signalés aussi à Blida durant la même période et étaient confirmés par PCR en temps réel. 

    La survenue des cas de coqueluche signe la circulation de la bactérie malgré la couverture vaccinale élevée dans notre pays.

    Souches d’Escherichia coli aviaires

    productrices de β-lactamase à spectre élargi (BLSE), isolées en Algérie

    Nous signalons l’isolement dans différents sites de:

    - Souches d’Escherichia coli isolées de coquille d’œuf, et chez le poulet de chair, à Mostaganem (ouest algérien), hautement résistantes aux β-lactamines, par production de BLSE. La caractérisation moléculaire de cette enzyme, faite à l’Institut Pasteur d’Algérie, a révélé la présence de CTX-M1.

    - Souches d’Escherichia coli (2010, 2011 et 2012), Klebsiella pneumoniae (2011), Salmonella Enteritidis et Salmonella Heidelberg (2011) isolées par le laboratoire vétérinaire de l’Institut Pasteur d’Algérie. Ces souches sont toutes productrices de BLSE, elles proviennent de la zone centre du pays (Alger, Laghouat). L’étude moléculaire est en cours.

    - Souches d’Escherichia coli isolées de lésions de colibacillose aviaire, dans la région du centre algérien, productrices également de BLSE. Le typage de ces enzymes, fait par Anses le laboratoire de Plouflagran-Plouzané (France), a révélé de CXT-M15. Par ailleurs, la communication de cette équipe décrit que les onze souches appartiendraient au même clone.

    (Cette étude moléculaire aurait pu se faire à Alger)

    La production de BLSE, dont la CTX-M15, est couramment décrite en bactériologie médicale, chez des souches d’origine humaine. Chez l’animal, c’est la première fois qu’en Algérie un tel mécanisme de résistance est rapporté. Les vétérinaires membres du réseau algérien de la surveillance de la résistance aux antibiotiques (A.A.R.N.) devraient doubler d’effort pour détecter ce type de mécanisme et en surveiller l’évolution.

    Première Souche d’Acinetobacter baumannii d’origine algérienne productrice de metallo-betalactamase de type NDM

    Nous signalons deux souches d’Acinetobacter baumannii résistante de haut niveau aux carbapénèmes.

    - La première, isolée en France chez un patient originaire d’Algérie (Oran), (dépistage lors de l’hospitalisation), admis pour un traumatisme crânien suite à un accident de la circulation (*).

    - La seconde, isolée chez un patient originaire d’Alger, transféré en Belgique pour des soins. Le patient souffrait également d’un traumatisme suite à un accident de la circulation (**).

    Le mécanisme de résistance de ces deux souches d’Acinetobacter baumannii est une enzyme de type NDM-1 (New Delhi Metallobêtalactamase).

    Cette enzyme, initialement décrite chez K.pneumoniae et E.coli, a été rapportée pour la première fois en Inde, puis dans divers pays : Chine, Allemagne, Egypte, Oman et Israël. 

    Selon les auteurs, l’étude génétique de ces souches ne montre pas de lien évident avec la souche indienne. Cependant l’équipe belge décrit une forte similitude de la souche algéroise avec une autre souche d’Acinetobacter baumanniii, provenant d’Allemagne

    La résistance bactérienne aux carbapénèmes se propage de plus en plus en Algérie (1ère alerte du 23 septembre 2010), l’apparition de nouveaux mécanismes de résistance est une alerte à prendre très au sérieux quant au bon usage des antibiotiques et à l’application des règles d’hygiène en milieu hospitalier pour en arrêter la dissémination.

    * : Anne Boulanger, T.Naas, N.Fortineau, S.Figueiredo et P.Nordmann in Antimicrob. Agents Chemother doi :10.1128/AAC.05653-11 – accepted 30january 2012-03-18

    ** : R.Rezende de Castro and Coll.

    22nd European congress of clinical Microbiology and Infectious Diseases – Londre – April 2012

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